• Litanies de la bonne mort

     
     

     

    Litanies de la bonne mort

     

    Litanies de la bonne mort

     

    Composées par une demoiselle protestante, convertie à la religion catholique, morte à dix-huit ans, en odeur de sainteté.

     

    Avec indulgence de 100 Jours, toutes les fois qu'on le récite dans l'intention de demander à Dieu sont secours pour l'heure de la mort. Il y a indulgence plénière, si on les récite pendant un mois, pourvu qu'on se confesse et qu'on communie.

    Seigneur Jésus, Dieu de bonté, père de miséricorde, je me présente devant vous avec un cœur humilié, brisé et confondu ; je vous recommande ma dernière heure et ce qui doit la suivre.

    Quand mes pieds immobiles m'avertiront que ma course en ce monde est prés de finir, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Lorsque mes mains engourdies et tremblantes, ne pourront plus tenir contre mon cœur votre image, ô Jésus crucifié, et que malgré moi elles la laisseront tomber sur mon lit de douleur, miséricordieux Jésus ayez pitié de moi.

    Quand mes yeux obscurcis et troubles des approches de la nuit, porteront leurs regards tristes et mourants vers vous, miséricordieux Jésus ayez pitié de moi.

    Quand mes lèvres froides et tremblantes prononceront pour la dernière fois votre adorable nom, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Quand mes joues pâles et livides inspireront aux assistants la compassion et la terreur, et que mes cheveux baignés des sueurs de la mort, s'élevant sur ma tête, annonceront ma fin prochaine, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

     

    Quand mes oreilles prêtes à se fermer pour toujours aux discours des hommes, s'ouvriront pour entendre votre voix qui prononcera l'arrêt,irrévocable qui doit fixer mon sort pour l'éternité, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Quand mon imagination, agitée de fantômes sombres et effrayants, sera plongée dans les tristesses mortelles, que mon esprit troublé par la vue de mes iniquités et par la crainte de votre justice luttera contre l'ange des ténèbres, qui voudrait me dérober la vue de vos miséricordes et me jeter dans le désespoir, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Quand mon faible cœur, accablé par la douleur d.e la maladie, sera saisi des horreurs de la mort, et épuisé par les efforts qu'il aura faits contre les ennemis de mon salut, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Quand je verserai mes dernières larmes, symptômes de ma destruction, recevez-les en sacrifice d'expiation afin que j'expire comme une victime de la pénitence, dans ce terrible moment, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Quand j'aurai perdu l'usage de tous mes sens, que le monde entier aura disparu pour moi, et que je serai dans les oppressions de ma dernière agonie et dans le travail de la mort, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

     

    Quand les derniers soupirs de mon cœur presseront mon âme de sortir de mon corps, acceptez-les comme venant d'une sainte impatience d'aller à vous, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Quand mon âme sur le bord de mes lèvres sortira pour toujours de ce monde, et laissera mon corps pâle, glacé et sans vie, acceptez la destruction de mon être comme un hommage que je veux rendre à votre divine majesté, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Enfin quand mon âme paraîtra devant vous, et qu'elle verra pour la première fois l'éclat de votre majesté, ne la rejetez pas de devant votre face ; daignez me recevoir dans le sein de votre miséricorde, afin que je chante éternellement vos louanges, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

    Ainsi soit-il.

    ORAISON.

    0 Dieu, qui en nous condamnant à la mort nous en avez caché le moment et l'heure, faites que, passant dans la justice et la sainteté tous les jours de ma vie, je puisse mériter de sortir de ce monde dans la paix d'une bonne conscience, et mourir dans votre saint amour, par notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit.

    Ainsi soit-il.

     

     

    PRIÈRE

    Verbe divin, vous avez fait une ouverture à votre côté sacré pour me dérober à la justice de votre Père ; permettez-moi d'y établir ma sépulture.

    Sa profondeur est incompréhensible, c'est le vrai paradis de la terre, le port du salut, le fleuve de paix, l'asile des malheureux, le trésor de l'âme, la fournaise ardente du divin amour.

    Faites, ô mon Jésus, que j'entre dans ce paradis, que j'arrive heureusement à ce port ; que je rencontre cet asile ; faites-moi trouver ce trésor ; consumez mes mauvais penchants dans cette fournaise ardente, afin que, caché dans votre plaie sacrée comme dans un tombeau, je puisse être admis au bonheur éternel.

     

    Source : Livre "Délices des pèlerins de la Louvesc ou exercices de dévotion qui se font à la Louvesc" par Jean-Marie Vianney